Invitée de France 2 ce lundi, au lendemain de l'attaque du car de l'équipe lyonnaise, qui a provoqué le report d'OM-OL, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra estime qu'il faut « une réponse globale et sans concession, dans laquelle la LFP prend toute sa part ».
Invitée de Télématin sur France 2 ce lundi, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a fait part de son sentiment de « consternation, révolte, dégoût », au lendemain de l'attaque du car de l'OL qui a blessé l'entraîneur lyonnais Fabio Grosso et un de ses adjoints, et conduit au report du match de clôture de la 10e journée de Ligue 1, OM-OL.
Appelant à ce que « l'ensemble des auteurs de ces agissements inadmissibles soient très sévèrement punis », la ministre a souligné l'importance d'avoir, sur des sujets d'une telle gravité, « une identification très précise de la chaîne de responsabilités » et d'apporter « une réponse globale et sans concession, dans laquelle la LFP prend évidemment toute sa part et dans laquelle les clubs et les supporters sont aussi responsabilisés ». « S'il est établi que des supporters ont été impliqués (dans l'attaque du car) et que les rôles et les responsabilités permettent de l'établir de manière très claire et irréfragable, les clubs ne peuvent pas se désintéresser de ça, les associations de supporters non plus, la Ligue non plus », a insisté la ministre.
Plus tard, ce lundi, alors qu'elle dressait le bilan organisationnel de la Coupe du monde de rugby au siège du GIP France 2023 dans le Ve arrondissement de Paris, Amélie Oudéa-Castera a développé ses propos : « Le foot n'est pas un cas désespéré mais un cas qui ferait bien de s'inspirer d'autres disciplines, tout particulièrement le rugby, a-t-elle exprimé. Mon état d'esprit reste celui de la révolte contre ce qui s'est passé. J'ai évidemment une pensée pour Fabio Grosso, pour toute l'équipe de l'OL, pour les 67 000 supporters qui étaient venus dans le stade pour partager un bon moment de sport. On imagine leur frustration. Je veux souligner le calme dans le quel le stade a été évacué, c'est une bonne chose. »
« Mais je n'oublie pas qu'en complément de ces agissements inadmissibles sur la voie publique, qui donneront maintenant lieu à une enquête extrêmement précise qui va devoir nous aider à établir la chaine de responsabilité, il y a eu aussi dans le stade lui-même, un certain nombre d'agissement inadmissibles, a-t-elle détaillé. Il y a apparemment eu des saluts nazis, des actes antisémites, probablement des cris de singe, des actes racistes, probablement un peu de chants homophobes, discrimination inadmissible là-aussi. On a vu le pire de ce qu'on pouvait imaginer. »
« Il faut des interdictions de stade pour ces abrutis (...) Dehors ! Vous n'avez pas de place dans nos stades. Honte à vous ! »
Amélie Oudéa-Castera
« La vidéo surveillance va nous permettre d'établir les responsabilités. S'agissant de ce qui s'est passé contre ce bus sauvagement caillassé, je pense que c'est tout simplement inadmissible. Quand on voit la capacité qui a été la nôtre de sécuriser de manière impeccable la Coupe du monde de rugby, il faut vraiment un sursaut dans le foot. Un travail collectif plus déterminé que jamais avec une action judiciaire rapide et extrêmement sévère. La sévérité de la Ligue de foot doit être absolument confirmée. Les clubs doivent tenir leurs supporters. Le dialogue doit être tenu dans la responsabilité. Ces images écoeurantes, le dégoût qu'elles nous ont inspirées, doivent être une étape clé dans cet effort collectif. »
« Il faut des interdictions de stade pour ces abrutis qui gâchent la fête de 67 000 spectateurs, une interdiction judiciaire de stade pour cinq ans. De la même manière que pour ces saluts nazis, ces chants homophobes qui déversent de la haine, que pour ces cris de singe. Dehors ! Vous n'avez pas de place dans nos stades. Et plus largement, honte à vous ! Voilà ce que j'ai envie de leur dire. »
Gérald Darmanin annonce 9 interpellations
Jugeant « inacceptables » les incidents qui ont provoqué le report de la rencontre, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a indiqué de son côté sur BFMTV et RMC que « neuf interpellations » avaient été opérées et que « cinq policiers » avaient été blessés. Arguant que « 500 policiers et gendarmes avaient été mobilisés » pour sécuriser ce match de clôture de la 10e journée de Ligue 1, il estime qu'il n'y a « pas eu de défaillance » de la police. « C'est au club de gérer ses supporters », a-t-il soutenu.
« Des canettes de bière » ont été lancées « sur les vitres » des cars, a précisé M. Darmanin. « Ce n'est pas de la responsabilité du ministère de l'Intérieur mais c'est de la responsabilité de ceux qui jettent la canette. (...) Il ne faut pas inverser les valeurs ! », s'est-il défendu.
Depuis le début de la saison, « trois déplacements de supporters ont été interdits », dont deux concernaient l'OM, a souligné le ministre. « J'ai compris qu'il fallait peut-être plus systématiquement interdire la venue de supporters », note Darmanin, qui rappelle que, dans le cas des incidents survenus à Marseille dimanche soir, il s'agit « d'une équipe de football agressée par des ''supporters'' d'une équipe locale. Si j'en viens à interdire les spectateurs dans les matches de football et même la venue des équipes de football dans les matches, il va y avoir un certain nombre de problèmes », s'est-il emporté.
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